MAIS QUE FOUTENT LES EDITEURS (Part 5)?
Almanach of the Dead (1991). Le roman de l’apocalypse blanche – avec ce véritable tour de force littéraire, Leslie Marmon Silko règle son compte à une Amérique blanche, coloniale, hypocrite et décadente. Ce roman kaleidoscope, prenant pour cadre le pays entier, de l’Alaska à la frontière mexicaine, avec près de 70 personnages principaux pour plus de 700 pages est une lave bouillonnante, une danse des morts, une saga hallucinée emplie de violence, de mort, de sexe, de rage, évoquant Bosch et Lowry par son atmosphère, Pynchon par son ampleur et sa structure, son arrière-plan de complot paranoiaque et sa zone peuplée de figures et cultures dont on veut à tout prix bâillonner la mémoire. On n’est pas près d’oublier son final, dans lequel tous les peuples natifs et révolutionnaires, des esquimaux aux zapatistes, en passant par le chiapas, les chicanos, les Quechua, les afro-américains, les shamans, les sorciers, les eco-terroristes, les pauvres et les marginaux affluent de tous les points cardinaux vers Tucson afin de reprendre le continent aux tenants de l’ordre et du désordre moral qui, assistés par le FBI et la CIA, règnent de par leur contrôle de l’économie, de l’argent, de l’entertainement de la drogue et de l’alcool, sur le territoire. Une vision sans concession de l’ethnocentrisme blanc et du chaos américain par la plus grande des romancières indiennes.
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