vendredi, novembre 10, 2006

GREG EGAN


Enfin, dans une traduction impeccable, paraît en France Axiomatique, le recueil de nouvelles de Greg Egan. En avant goût : Des drogues qui brouillent la réalité et provoquent la conjonction des possibles. Des perroquets génétiquement améliorés qui jouent En attendant Godot. Des milliardaires élaborant des chimères, mi-hommes mi-animaux, pour assouvir leurs passions esthétiques. Des femmes qui accueillent dans leur ventre le cerveau de leur mari le temps de reconstruire son corps. Des enlèvements pratiqués sur des répliques mémorielles de personnalités humaines. Des fous de Dieu inventant un virus sélectif reléguant le SIDA au rang de simple grippe. Des implants cérébraux altérant suffisamment la personnalité pour permettre à quiconque de se transformer en tueur...etc.etc.
Faut-il rappeler que Greg Egan est le pape de la SF. Australien, il est mathématicien de formation et informaticien de métier. Pynchonien, il n’existe à ma connaissance ni photo, ni livre signé (pas même pour des œuvres de Charité…). La lecture de La cité des permutants, Isolation, l’Enigme de l’univers et de Téranésie constitue une expérience véritablement hors norme. Son septième roman, Schild’s ladder, pas traduit ici, est sorti en 2002 – et si Si l’anglais n’est pas votre langue maternelle, la lecture en VO est quasi injouable, à moins de maîtriser la physique quantique, la génétique et les mathématiques comme les règles du jeu de flipper. Voilà tout Egan – comme l’a écrit un collègue : « Lire Egan, c’est un peu tenter l’Everest par la face Nord : long, difficile, mais, une fois au sommet, à couper le souffle ». Jettez-vous néanmoins sur Axiomatique, beaucoup plus accessible, situé dans un futur proche, charge violente et noire dans la droite ligne de La Foire aux Atrocités.