lundi, novembre 13, 2006

JUNKIE


Entre mars 1977 et juillet 1977 se sont déroulés à New York des scènes d’anthologie de l’unproduced. Etaient réunis là William Burroughs, Dennis Hopper, Terry Southern et le mystérieux Jacques Stern. De la famille Rothschild, ce dernier, grand ami de Burroughs, physicien de formation, persuadé qu’il aurait un jour le Nobel, et poète à ses heures perdues, avait pris une option sur Junkie, via une société spécialement créée pour l’occasion, Abracadabra Productions. Restait à écrire le scénario, mission qui réunissait le quatuor au Southern Gramecy Park Hotel, domicile de Stern. Dennis Hopper devait mettre le film en scène. Les récits qu’il nous reste de ces journées, qui n’aboutirent bien entendu à rien, sont homériques. Stern, mélange de Kurtz et de Folamour, dans son fauteuil roulant, toujours poussé par deux femmes, une blanche toute de noir vêtue et une noire habillée tout en blanc, accro au speedball, se précipitant au beau milieu d’une conversation au tableau noir qui ne le quittait pas pour résoudre, à la craie des équations plus complexes les unes que les autres : Dennis Hopper, rameutant la terre entière, Dylan et Nicholson pour les rôles secondaires, Lou Reed et Miles Davis pour la BO, harcelant toutes ses connaissances parisiennes pour proposer à Beckett le rôle principal ; Burroughs, entretenant avec Stern des relations d’amour haine, persuadé que toute l’opération n’était qu’une vaste vengeance après qu’il ait déclaré dans un journal que Stern était un junkie, ce qui, selon Stern avait enterré à jamais ses (maigres) chances d’avoir le Nobel, Terry Southern essayant, en vain, de faire la synthèse sur papier des quatre films sans rapports aucun que chacun des protagonistes avait dans la tête. Il n’en sortira bien évidemment rien, hormis un incroyable scénario de Terry Southern. Stern, possesseur des droits courtisa ensuite De Palma pour qu’il réalise le film, Burroughs récupéra les droits en 1978, essaya de convaincre Wenders de s’y coller, en vain. Aujourd’hui, les droits sont entre les mains de Steve Buscemi, ce qui est plutôt une bonne nouvelle. Pour en savoir plus sur cet étonnant Jacques Stern, devenu un mythe depuis (« Pire qu’un freak, un freak multi-milliardaire ! ») : http://realitystudio.org/forum/viewtopic.php?p=2394&sid=44c1270de0731b7daed94fbbe681ef07

1 Comments:

Blogger François Monti said...

Le lien est mort.

12:00 AM  

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